Après la dégustation des vins du millésime 2010 de nos propriétés et celles de quelques amis, un repas pour 13 personnes fait par Murielle et quelques vins bus à l’aveugle, prétexte à discussion du style du sexe des anges, de franche rigolade et surtout d’humilité pour tous, tant les dégustations à l’aveugle n’empêchent pas notre cerveau d’imaginer ce qu’à voulu celui qui propose les vins, ses objectifs . C’est ainsi qu’aujourd’hui à l’aveugle, un vin moderne, boisé, sera rejeté parce que plus dans l’air du temps des « leaders », de « l’élite », alors qu’hier il était facilement (trop facilement ?) mis en avant.
La question simple était à chaque fois, quel vin aimez- vous le plus aujourd’hui ?
Donc, la 1ère série : à gauche Cos d’Estournel 2009, vin puissant, personne n’a dit rive gauche, si Saint Estèphe. Il paraissait évident à tous que ce vin sur la réserve était de Saint Emilion ou Pomerol , grand vin incontestablement fait pour durer, Valandraud à droite, préféré par 10 personnes sur 13 à cause de sa très grande douceur, finesse de grain des tannins et arômes déjà très expressifs, millésime facilement trouvé.
2ème série : à gauche, Valandraud 2003, frais, plus fruité, un peu déséquilibré à mon goût et à droite château Margaux 2003, plus doux, plus charmant. 2003, millésime difficile à Bordeaux pour moi ; les choix étaient là moitié-moitié. Il sera intéressant de goûter ces 2003 dans 4 ou 5 ans ! Millésime trouvé facilement.
Ensuite, 3ème série, personne n’a trouvé le millésime, tous ont cité des vins plus jeunes, bien plus jeunes. A gauche Harlan 1994, personne n’a pensé USA, ni Californie ; grand Bordeaux classique, puissance et jeunesse, Valandraud 1994, à droite, qui paraissait lui aussi très jeune. 7 ont préféré Harlan, 6 Valandraud. Ces vins étaient capables de dominer beaucoup , beaucoup de crus célèbres dans ce difficile millésime.
Après et avant, bouteilles bues avec étiquette visible, un vin américain 1999 de l’état de Virginie, hélas très bouchonné et avant, avec le saumon, un Chevalier Montrachet de 2006 de Bouchard Père Fils et surtout notre Valandraud blanc 2010 tout à fait en harmonie avec le plat.
L’ambiance presque potache, d’adolescents gourmands et gourmets était une fois de plus très présente à ce deuxième rendez vous avec les mêmes participants, nos 2 petits nouveaux ont du être surpris par la liberté des propos, c’est ça la magie du vin et de la table. Bu également un superbe Fleur Cardinale 2005, encore un grand millésime à Bordeaux