Jean-Luc Thunevin

Pendant quelques jours, la maison se transforme en auberge – qui n’a rien d’espagnole – puisque Murielle prépare tout à 99 % et que ma cave fournit le vin – sauf ces 2 bouteilles bues durant cette semaine des primeurs à la maison. Je dis bues car elles n’étaient pas ou peu destinées à être goûtées, mais bel et bien bues :

Screaming Eagle 2002, cabernet sauvignon, mûr comme j’en ai peu l’occasion d’en boire à Bordeaux.

Le Pin 2000, dont le nez était d’une puissance rare. Le merlot, y’ a que ça de vrai !

Pour le reste, voici la liste (merci Catherine)  des bonnes bouteilles  qui n’attendaient que l’occasion d’être servies et bues :

DIMANCHE SOIR  « entre nous »

POMEROL LA VIOLETTE 06
CLOS DE TART 96
BEAUNE 1ER CRU THEURONS 01 TOSSIGNOL TRAPET (bouchonée)
CLOS DES FEES BLANC 04
CLOS DES FEES ROUGE 03
VALANDRAUD ECHANTILLON 08 PRIMEUR

LUNDI SOIR avec des clients

PULIGNY MONTRACHET 06 SAUZET
BLANC DE VALANDRAUD 07
CHAT LASCOMBE 06  grande, grande bouteille
PAPE CLEMENT 06  a attendre longtemps, quelle puissance !

AUSONE 03
VALANDRAUD 03
CHATEAU MARGAUX 98
CHATEAU LATOUR 98 

SCHLOSSGUT DIEL 03 RIESLING EISWEIN Allemagne (que c’est bon !)

MARDI SOIR avec des clients

MEURSAULT tessons 07 BUISSON CHARLES
CLOS BADON 98
CLOS DU BEAU PERE POMEROL 06
BAD BOY 05
HAUT CARLES 05  un vrai vrai challenger
VALANDRAUD 98 (1 bouchonnée, l’autre très bonne))
LES TROIS MARIES 05
REICHSRAT VON BUHL 1997 REISLING
FINE CHAMPAGNE 1858
RHUM MARTINIQUE J M

MERCREDI SOIR  avec des clients

ALSACE TRIMBACH CUVEE FREDERIC EMILE 2002
CLOS VOUGEOT 92 LEROY
ROMANEE CONTI  1974 un beau moment avec ce cru mythique
CHEVAL BLANC 1999
ARCHE LAFAURIE SAUTERNES 99
DOM CALVET-THUNEVIN MAURY 04

JEUDI SOIR  avec des clients

BLANC DE VALANDRAUD 07
CLOS BADON 2000 (bouchonnée… Serge, si tu me lis)
VIRGINIE de VALANDRAND 98
VALANDRAUD 95
LAFITE 1928  RECONDITIONNE EN 1990, encore vivant
PETRUS 1978 très très bonne bouteille
LES TROIS MARIE 2005
YQUEM 2002

VENDREDI SOIR avec des clients

SCHLOSSGUT DIEL NAHE REISLING 2005
CORTON CHARLEMAGNE 2006 BOUCHARD
MEURSAULT  "TESSONS" 2006 BUISSON CHARLES (qui a pu être à la hauteur après le Corton !)
AUSONE  2003
CAYMUS CABERNET 2005 NAPA VALLEY (superbe vin)
FLOR DE PINGUS 2003
PICHON 1982  un délice, un grand vin
DOM CALVET-THUNEVIN MAURY 04

Les notes du Wine Advocate de Robert Parker concernant la dégustation que David Schildknecht a dernièrement fait dans le Roussillon vont en principe paraitre dans le prochain numéro de fin avril.

Seront notés les 2005 du Roussillon avec un corollaire des prix tout en douceur, sauf pour 3 ou 4  crus célèbres de cette région qui est l’une des rares au monde capable de produire des vins sublimes à ces prix. Tant et si bien qu’aujourd’hui pas mal « d’estrangers » sont en train de s’installer autour de Maury, et en particulier 2  américains dont on va entendre parler partout, même si déjà dans la région leur venue peut être synonyme d’espoir et un signe positif pour le moral des jeunes et moins jeunes locaux .

Parker et Schildknecht devraient noter le Roussillon seul, comme l’a fait en son temps le Guide de la Revue du Vin de France, sans l’accoler au Languedoc, tant  il y a à dire et à écrire sur ce beau pays du Roussillon, et qu’ il ne vient  ici à l’idée de personne de lier Cahors à Bordeaux

Petite compilation des « notes du jour » des 2008  :

Jean Marc Quarin :

Fleur Cardinale   16.25

La Dominique      15

Decanter

Fleur Cardinale     17 (****)

La Dominique    16.5 (****)

Clos du Beau Père   16 (***)

Domaine Fayat-Thunevin  Pomerol  15 (***)

Commande de Mazeyres    15  (***)

Domaine Fayat-Thunevin  Lalande de Pomerol  15.5  (***)

Haut Carles   16.5   (****)

Wine Spectator

Valandraud     89-92

Virginie de Valandraud     87-90

La Dominique    88-91

Bad Boy   87-90

Fleur Cardinale  88-91

Clos Margalaine  87-90

Marojallia  86-89

Clos Badon Thunevin 83-86 (difficile à comprendre)

La folle semaine des présentations primeurs des Bordeaux 2008  se termine, ouf.
Avec 2  kilos en plus, un peu de fatigue, mais avec le sentiment que cet évènement s’est bien, très bien passé. Avec plus de vrais clients que de spéculateurs, l’époque et le sens de l’histoire à Bordeaux, d’autres diraient « le sens du vent » et oui, Bordeaux change, et pourquoi pas, deviendrait raisonnable !

Y a-t-il contradiction entre le rêve véhiculé par l’histoire, la qualité et des prix adaptés ? J’ai passé pas mal de temps à donner  mon point de vue, que je pourrais simplifier en :

Bordeaux est commerçant, les producteurs et négociants sont des commerçants avant tout, et ils se doivent d’écouter les clients. Nous avons déjà eu plein de crises et chaque fois Bordeaux réagit et sort plus fort ! Et alors le passé, les erreurs de prix en 2006 et 2007 ?

Pourquoi pleurer sur le passé ? N’a-t-il pas aussi porté de formidables plus-values, de formidables plaisirs ?

Y-a-t-il encore beaucoup de stock de 1998, de 2000, de 2003 ?

Les ventes primeurs ne sont pas une martingale gagnante où on gagnerait à chaque coup.

Non.  Et alors, faut-il des pleureuses professionnelles pour geindre sur le mauvais sort des pauvres spéculateurs ? Le vin était vendu en primeur avec l’espoir de plus-value, et ça n’a pas toujours été le cas.

Sans doute les 2008  mis en marché bientôt seront une bonne affaire, je suis prêt à le croire. Est-ce que la place de Bordeaux en fera de même ?

Réponse bientôt.

J’ai eu pas mal de conversations qui, sans aucun doute, seront mal interprétées, sur le retour du pouvoir des marchands sur celui des critiques.

En effet, le marché du vin, longtemps dominé par les marchands  était, depuis les années 90,  dirigé par l’appréciation des critiques, des notes, et en particulier de celles de Parker, dont lui-même disait être surpris par leur pouvoir. Ses notes avaient surtout l’effet, non désiré par lui, puisqu’il se mettait au service du consommateur,  de faire monter les prix chez les propriétaires et les commerçants, obligés de n’acheter que ce que les clients peuvent eux-mêmes acheter.

La note retrouvera son bon sens premier : offrir un avis, une indication sur les réussites et les échecs.

Ceux des propriétaires qui fixeront leurs prix de vente uniquement sur ce critère risquent fort de le payer si, au préalable, les marchands ne sont pas d’accord avec un prix.

Comme pour le Michelin refusé par de grands restaurateurs (ce que je ne comprends d’ailleurs pas) : les étoiles  peuvent être considérées comme une récompense pour le travail accompli et non une obligation d’acheter des robinets en or pour les toilettes ou d’augmenter les prix pour faire fuir les clients.

J’ai pas trop le temps de commenter cette semaine, mais en tout cas ça a l’air  d’être plus positif que prévu par les cassandres ! Bonne à très bonne ambiance, le beau temps et aussi quelques surprises sur la qualité de certains de nos vins. Toujours les prix annoncés à la baisse.

Pour nous en tout cas, une belle couverture média : le château Clément Pichon qui reçoit l’Alliance des Crus Bourgeois avec pas mal de monde (plus de 500) et des journalistes bien présents, un gros titre dans Sud Ouest et même une télé nationale (TF1) pour un sujet de 45 secondes au journal de 20 h.

A La Dominique, en plus des vins qui se goûtent très bien, la table à midi est de grande, très grande qualité.

Et pour les affaires, et pour la première fois si tôt, nous avons reçu des commandes fermes sur nos produits vendus en exclusivité en primeur.