Le Grand Jury Européen a donné la 3ème place à Valandraud 1995 dans cette confrontation des meilleurs Bordeaux 1995 contre les meilleurs Napa Valley 1995. Il s’agirait là de 2 grands millésimes, si l’on prend Parker qui note respectivement 92 pour Pauillac, 88 pour Saint Emilion, 94 pour les cabernet sauvignon californien .
3ème place, donc, après Abreu (90.47 points), Beringer private reserve (90.41 points), Valandraud (90.32), Pahlmeyer (90.21), Latour (89.38)…
J’aurai évidemment préféré être premier, mais voilà, ces dégustations à l’aveugle sont terribles . Blague à part, Michel Bettane, René Gabriel, Burtschy, Parker et beaucoup d’autres à l’époque avait donné de très très bonnes notes à Valandraud 95. 10 ans après, ceux ci ne peuvent qu’être satisfaits d’avoir pronostiqué à l’époque que Valandraud ne serai pas une baudruche qui se dégonflerait 10 ans après. D’ailleurs, même l’Amateur de Bordeaux qui avait réuni quelques dégustateurs classiques en avait convenu avec cette phrase assassine : « nous verrons bien dans 15/20 ans »
Certainement que ceux qui ont demandé à Valandraud de tenir l’épreuve du temps n’avaient pas de parti-pris…et puis, on est toujours plus exigeants avec ceux que l’on aime, n’est-ce pas ?
Cela me rappelle ceux qui faisaient le même genre de commentaire : « ce serait facile pour un 1er cru d’isoler ses meilleures parcelles pour faire une micro cuvée capable de surpasser les vins de garage », sauf que c’était oublier que si ces vins de garage, dont Valandraud, produisaient peu de bouteilles, cela représentait pourtant un gros pourcentage des quelques petites parcelles qu’ils possédaient, et de toute façon, chaque argument expliquant une moins bonne performance n’est que la recherche d’une justification. Moi même n’hésitant pas à utiliser ce genre de propos pour m’excuser de ne pas être le meilleur. Par exemple, je dis « ah si j’avais les moyens d’acheter un 1er cru, on verrai bien ce qu’il me serait plus facile de faire le meilleur vin du monde ! » (et ça a même été publié par Jacques Dupont dans le Point !)
En tout cas, vive les dégustations à l’aveugle, vive les dégustations avec étiquettes connues. Le plus important pour moi sera de durer, d’essayer d’être toujours dans les meilleurs.
Je regrette simplement que Jacques Luxey ne soit pas là pour voir ça.