Pourquoi a-t-on peur du « loup garage » ? (tel était le titre d’un article paru il y a déjà quelques années). J’ai eu envie de reparler de « garage » en lisant un article du Point du 3 novembre qui traitait de Google, né il y a 7 ans à peine dans un garage. Google à lui seul vaut aujourd’hui plus que Ford et General Motors réunis, et bien sûr l’important est de chercher à savoir si il fait peur à cause de ses activités sur le « tout savoir » ou sur sa puissance financière. L’air de rien, c’est la même question que l’on peut se poser sur les vins de garage : est-ce leur méthodologie ou leur nouvelle puissance financière qui dérange ? Cela pourrait être un thème de recherche pour un étudiant devant réaliser une thèse originale.
De fait, je devrais employer l’imparfait, car, à mon avis, depuis 2001 l’effet « vins de garage » à Bordeaux en tout cas, ne fait plus peur ni même recette, si je puis dire et je vais expliquer ce qui justifie mes propos. Pour faire simple, les vins de garage ont bouleversé le système, ébranlé les certitudes et après des attaques en règle par les tenants des vins dit classiques, tout à changé dès que ces propriétaires ont plus ou moins utilisé les méthodes « garagistes ». Partant de là, rajeunissement du style classique entraînant l’élimination d’une partie des atouts spécifiques « garage » (fruit, netteté, richesse, maturité) et en conséquence élagage sérieux du petit monde garagiste, perte d’intérêt médiatique et surtout économique , ce qui est depuis 1855, il ne faut pas l’oublier, le seul critère compris à Bordeaux.
Mais ce qui est vrai aujourd’hui à Bordeaux n’empêche pas ce mouvement d’aller prospérer dans d’autres régions viticoles françaises, surtout Languedoc et Roussillon, et des pays comme l’Espagne, l’Australie, les USA, l’Argentine, le Chili, etc…
Malheureusement pour mon ego, les Bordeaux dits classiques auront du mal à reconnaître que les attaques des « vins de garage » les ont préparés à cette compétition mondiale, et en tout cas moi, je suis sur que les grandes marques bordelaises sont aujourd’hui armées pour rester encore quelques temps des leaders stylistiques et économiques, et ce ne sera pas le moindre des paradoxes de cette petite fable.