Dans mon entreprise, j’ai recruté sans le faire exprès (juré !), pas mal de pieds-noirs (comme moi) et pas mal d’ex employés de banque (comme moi). Gilles Vivès, l’un de ces ex – cadres de banque qui avait lui aussi envie de faire autre chose que de manier du liquide (cash) sans pouvoir le goûter, m’a dit que j’avais trop tendance à parler des supermarchés Leclerc et que je négligeais trop nos autres clients français dont Le Repaire de Bacchus et Chateauonline qui nous font le plaisir de nous acheter Tour de Guiet 2003 en Côtes de Bourg, délicieux, un incroyable rapport qualité-prix que Parker a même noté 88/100 et notre chouchou en Bordeaux rouge, le vin de notre consultant Paul-Marie Morillon. Je veux parler de Lafont Fourcat 2005 dont les stocks sont hélas toujours épuisés avant la mi-campagne, tant ce vin est facile à vendre de par sa qualité et sa présentation très chic. Du même propriétaire, nous aurons bientôt sa cuvée haut de gamme en blanc 2005 « A nos amours » (quel beau nom).
J’ai eu le plaisir de rencontrer l’équipe Repaire de Bacchus-Chateauonline lors du tournage d’une vidéo pour leur site à propos de la mise en marché du 2005 . Je dois avouer que nous avons bien d’autres clients mais je ne peux quand même pas dévoiler tout mon fichier à mes collègues – concurrents- lecteurs de ce blog.
Sinon, depuis hier toute l’équipe de notre partenaire russe est avec Caroline pour goûter, discuter, visiter et la température monte dans nos bureaux lorsque ces 5 jolies russes traversent nos bureaux ( en tout cas du côté de nos célibataires).
Quant à nos amis autrichiens, qui ne voulaient pas trop boire et manger, ils ont fait honneur à nos vins et à la bonne cuisine de Murielle. Voilà ce qu’ils ont goûté et bu entre 11 h et 13 h 30 :
Dans le millésime 2001 : Le Gay, Croix de Labrie, Quinault L’Enclos, Clos de Sarpe, Valandraud, Virginie, 3 de Valandraud, Marojallia, Clos Badon Thunevin, et à table Constance 2002 de Calvet Thunevin, Griffe de Cap d’Or 2000, Valandraud 1999, Dentelles 2002 de Calvet Thunevin et les 3 Marie 2004 tout en donnant leur préférence très bordelaise : Le Gay, Quinault L’Enclos, 3 de Valandraud et Valandraud 1999.
Après les Autrichiens, ce sont les Russes qui ont également fait honneur à la cuisine de Murielle. De toute façon, je crois que Murielle, qui prépare seule les repas en utilisant des produits frais et de qualité, surprend la plupart de nos convives qui viennent pour la première fois chez nous en pensant trouver ici (comme ailleurs) des plats chichiteux, empesés où la présentation compte plus que le fond.
Et bien, ici comme dans nos vins, on aime tenir la distance et faire simple. Mais simple, c’est justement pas facile à réaliser. Bon, en tout cas on a goûté 2 Beaujolais corrects (sans doute que ce n’est tout simplement pas notre goût), puis 2 vins étonnants envoyés par Laurent et Samuelle Dupéré- Barrera, qui m’avaient téléphoné il y a quelques années ( avant qu’ils ne s’installent en Provence en tant que négociants) et qui voulaient (et qui ont acheté) des barriques d’occasion, contre mon avis.
En effet, comment quelqu’un qui est si impliqué en biodynamie et si intéressé par le bio peut croire que l’on peut acheter des barriques d’occasion sans que cela ait un effet probable sur la micro flore de son chai ? Il n’y a pas que moi qui suis contradictoire… Au secours, Docteur !
(A moins que de communiquer les noms des châteaux qui leur vendent leurs barriques d’occasion soit volontairement porteur… de levures et autres choses bénéfiques pour réaliser des vins sans levurage ?)
Bon, avec ou sans barriques « neutres », les 2 vins étaient diablement bons, qu’il s’agisse du Nowat 2004 « négoce » tout en équilibre et goûteux ou le plus ambitieux Clos de la Procure 2004 à la fraîcheur plus marquée, souvent un signe de vins réalisés en biodynamie.
Bravo donc, je ne sais pas quels mots j’aurai employé si nous n’avions pas aimé… Nous étions 7 à table, difficile de mentir.
En conclusion, avec un peu plus de confiance en eux, et la révision de leur plaquette commerciale en supprimant la présentation commerciale de leur fournisseur de barriques (par ailleurs très bon, puisque c’est également le mien) et la référence aux grands vins de Bordeaux ou de Bourgogne, car cela ne sert à rien, quand on est dans un si beau coin, de faire l’apologie de régions qui n’en ont pas « encore » besoin. Ces petites erreurs, tous les néophytes la font : à mes débuts je n’arrêtai pas de parler de le Pin à Pomerol et de Tertre Roteboeuf à Saint Emilion, sans oublier La Fleur de Gay de l’ami Alain Raynaud.