C’est toujours agréable d’aller sur la rive gauche quand c’est pour aller voir des amis et encore plus quand il s’agit d’une visite à Ducru Beaucaillou pour goûter les vins du millésime 2010, voir le chai, l’ambiance.. Tout ici concourt à mettre l’amateur dans un cadre raffiné et pourtant hautement chaleureux.
Le Listrac Ducluzeau goûté pour la 1ère fois, Lalande Borie sexy, Croix de Beaucaillou plus réservé,et encore un immense Ducru Beaucaillou 2010 : le boisé n’a pas encore eu de prise, la fraicheur et la pureté des raisins, la douceur générée par la belle maturité et pourtant une puissance style « une main de fer dans un gant de velours », c’est une chance d’avoir eu à la suite 2008 , 2009 et 2010 si beaux et si différents.
Docteur, si tu me lis : simple comme un coup de fil, voyons si demain j’aurai encore cette allergie au pollen, ce rhume des foins, ce stress permanent… Vive le téléphone!
N’oublions pas que les commentaires et les prix sont importants, l’abonnement au site de James Suckling coûte 144 dollars US pour nos collègues négociants et propriétaires intéressés par un avis américain...
James Suckling continue de publier ses notes sur les 2010 :
Domaine Virginie Thunevin 2010 86-87
Château Haut Mazeris 2010 89-90
Domaine des Sabines 2010 91-92 et beau commentaire
Château Bellevue de Tayac 2010 91-91 et beau commentaire
Château Fayat 2010 89-90
Clos du beau Père 2010 91-92
Angelots de Gracia 2010 92-93 (j’adore ce vin !)
Gracia 2010 90-91
Château La Clotte 2010 87-88
Château La Croix Figeac 2010 91-92
Château La Dominique 2010 94-95 (le meilleur ?)
Château La Fleur Morange 2010 92-93
Château Le Prieuré 2010 93-94
Château Valandraud 2010 95-96, et je suis obligé de mettre tout le commentaire :"Wow. Quelle belle matière fruitée dans ce vin. Intense et balancé avec des tannins fins et soyeux qui caressent le palais. J’adore les étages organoleptiques dans ce vin. Il est complet. On retrouve des notes de prunes et de cerises éclatantes en bouche. Tellement long et intéressant. Serait-ce le meilleur à ce jour?"JSJamesSuckling.com
James Suckling a commencé à donner ses commentaires et notes sur des Bordeaux 2010.
Commentaires plutôt favorables au millésime, certains vins 2010 - très peu, préférés à 2009. Il goûte et note des vins dont certains sont inconnus de moi, preuve de curiosité, et sans doute il y aura de bons rapports qualité-prix puisque l’on imagine que les icônes 2010 seront à des prix d’icônes !
En attendant, pour les vins que je commercialise ou ceux d’amis : Sénéjac 89-90, Siaurac 89-90, Lascombes 91-92, Marquis de Terme 92-93, Beau Soleil 90-91, Fleur de Gay 89-90, Rouget 92-93, Vray Croix de Gay 92-93, Bellefont Belcier 87-88 (avec un très beau commentaire ?), Pressac 89-90, Fleur Cardinale 90-91, Fombrauge 89-90, Phélan Segur 92-93, Tour des Termes 89-90, Gloria 90-91.
A noter le 92-93 de Grand Corbin Despagne, le 94 de la Révérence, 93-94 pour L’Ecuyer, 95-96 pour Grand Puy Lacoste, 93-94 pour Issan et tout ça avec de beaux commentaires qui donnent envie de les boire
James Molesworth du Wine Spectator a commencer à goûter à New York et là c’est du lourd, et là aussi de très beaux commentaires. C’est vrai que cette année, ces vins sont dans le goût « européen » de Mr James Molesworth :
Clos des Jacobins 92-95, Le Moulin 92-95, Le Prieuré 92-95, Rol Valentin 92-95, Boutisse 91-94, Aria de la Rivière 91-94, La Dauphine 90-93, Patris 90-93, Vray Croix de Gay 90-93, Haut Carles 89-92, Siaurac 89-92
1ère dégustation officielle des Bordeaux 2010 organisée à Bordeaux par le Cercle Rive Droite hier lundi 14 mars. Certains vins n’ont pas encore fini leur malolactique, d’autres tout juste. Cela rend la dégustation primeur compliquée, même en étant professionnel. Je n’ai pas tout goûté car il y a peut -être 150 crus mais, comme d’habitude, je me suis un peu intéressé à Fronsac et Saint Emilion et j’ai aussi goûté 2 ou 3 vins ailleurs.
Mes coups de cœur :
Château Beaulieu Comtes de Taste, une micro cuvée issue de vigne surgreffée drôlement bonne, dont je ne me rappelle hélas pas du nom.
Fougas Maldoror bon comme d’habitude et, en plus, il va vers une démarche bio, je crois.
Côte Montpezat toujours bon
Dalem bon, comme La Dauphine, Moulin Haut Laroque, les Trois Croix, La Vieille Cure bien sûr, et la cuvée Aria du Château La Rivière, Beausoleil, Vray Croix de Gay délicieux, Siaurac.
Grand Corbin Manuel, Lynsolence très beau, Pressac, Sansonnet – je vous en ai déjà parlé, les belles confirmations en bio de Fonroque et Grand Corbin Despagne, et aussi Clos des Jacobins et bien sûr Fleur Cardinale.
Dans ce groupe, il doit y avoir au moins 50 % de bons, très bons vins et hélas encore quelques vins trop extraits, secs, pas mûrs, trop acides et même quelques déviations brett, voire sans doute TCA si j’en juge par l’odeur incroyable ressentie lors du buffet. Ce millésime est moins facile que 2009 à ce stade de dégustation précoce, certaines acidités rendent l’exercice difficile. Et pourtant, il y a là des vins qui dépassent en qualité tout ce qui avait été fait jusque- là.
En conclusion, on aura bien besoin ce coup- ci des critiques qui sauront nous guider.
Des 2010 d’anthologie mais pas si homogènes qu’annoncés.
2010, c’est parti : début des dégustations de « petits » Bordeaux, Blaye, Bourg, Castillon, et c’est vraiment bon.
A table à midi, offert par un ami caviste de Saint Emilion, un vin qu’il m’a vanté et que je ne connaissais pas trop : Clos des Lunelles 2003 Côtes de Castillon, très bon vin en effet dans ce millésime particulier. Aucune trace de sècheresse ou de vieillissement prématuré, mais il est vrai que le terroir de l’ex Lapeyronie est l’un des tout meilleurs de Castillon et ça me rappelle Jacques Luxey, l’oncle de Fred, un peu de nostalgie.. Jacques nous manque.
Puisque l’on était avec un vin d’un millésime sudiste, j’ai eu l’idée d’ouvrir un vin de Gauby en 2001 dans la cuvée Muntada, très bon avec des tannins très fins, pas de signe de vieillissement, beaucoup de belle fraîcheur, en tout cas à midi, le soir le vin des Lunelles était toujours bon, Muntada un peu perturbé, gazeux.
L’après-midi, dégustation de quelques lots de Sabines et Clos du Beau Père 2010, ça devrait le faire, comme disent les jeunes
Dans la soirée, dégustation également à Fleur Cardinale, le 2010 confirme ici que c’est le meilleur vin de la propriété fait depuis que la famille Decoster s’en occupe. Très riche, très puissant et pourtant équilibré avec des tannins d’une finesse incroyable et cette acidité qui amène ce côté aérien tout en fraicheur, et en plus le boisé des barriques neuves ne se perçoit pas. Bon signe, s’il en était besoin !
L’U.G.C. organise comme tous les ans des dégustations primeurs pour les importateurs, journalistes, professionnels les 4 avril (plus spécifiquement pour les journalistes), et les 5-6-7-8 pour tous les autres, professionnels et journalistes.
Comme tous les ans, les autres associations, les syndicats font de même.
Nous organiserons cette année encore l’un des festivals off chez nous, dans le cœur de Saint Emilion, au 3 à 7 rue Vergnaud, dans le chai « historique » de Château Valandraud, dans notre maison et avec le vrai garage de Monsieur Simon pour garer les voitures de nos invités.
Seront présents tous nos vins, propriétés de Bordeaux et du Roussillon, les vins où je suis associés ou consultant, certains vins que je distribue ainsi que des vins « icônes » qui me font l’honneur de rendre notre lieu attractif ! La liste sera dressée dans les prochaines semaines.
Pensez déjà vous inscrire : le millésime 2010 à Bordeaux est l’une des plus grande et belle surprise de mes 20 ans de vinification, alors…
De retour d'une grosse semaine passée au Japon avec plein de dégustations de Bordeaux primeur 2009, avec à ma table mes vins plus Château Guiraud !
En tout, plus de 30 vins de Bordeaux étaient présentés avec le concours de Dominique Befve de Château Lascombes. Près de 1000 personnes en tout, juste grâce à notre plus ancien et fidèle distributeur, et avec eux des dégustations utiles : on pense à vendre ce qui, paradoxalement, n’est pas si courant lors de nos déplacements dits « de promotion ».
Et des repas... super bon au Silverado dans le quartier de Ginza, niveau 2 étoiles Michelin avec une clientèle chic, riche et décontractée, avec un fan de de mes vins, plein d’humour et propriétaire de Aux amis 59 à Tokyo avec une vue à couper le souffle. Bien sûr aussi dans le restaurant de notre distributeur-importateur d’Osaka.
L’intérêt pour les 2009 est évident, même ici au Japon qui en a vu d’autres, des millésimes du siècle !
Ils sont curieux de l’évolution du marché chinois pour la cause supposée générée sur les prix cette année et un peu aussi sur le fait qu’ils soient, à leurs yeux, un peu novices dans l’art du vin et la complexité de cette culture que le Japon a fort bien assimilée, « lui ».
Sinon, que de monde, que de monde dans les rues, partout. Que Tokyo est grand et comme ce pays mélange tradition et modernité avec facilité !
Ça se termine, et comme toute campagne primeurs spéculative, les relations commerciales peuvent prendre un mauvais chemin, chacun accusant l’autre de mauvaise foi quand il n’obtient pas ce qu’il désire acheter. Le négociant reproche à la propriété dont le cru est demandé de n’avoir pas assez de bouteilles à vendre, oubliant au passage qu’il était moins exigeant en 2007 et 2008. Lui reprochant, seulement en pensée, d’être à des prix trop élevés, alors qu’il préfère quand même avoir 15% de marge sur 1000 euros que 15% de marge sur 50 !
Le client fait de même vis-à-vis du négociant distributeur bordelais, et ainsi de suite dans toute la filière jusqu’au client final.
J’ai droit en cette fin de campagne à quelques noms d’oiseaux célèbres dans la finance : dans la rue, on me donne du Monsieur « Kerviel », voire presque du Maddoff, et de la part de certains clients du « on m’avait bien dit que vous étiez un spéculateur », etc…
Obligé de me justifier.
Heureusement 95% des clients connaissent la musique « bordelaise » et beaucoup ont de la mémoire, et pas que sélective : en effet n’ayant dans mon négoce que les 1ers crus rive droite à vendre, pour ceux de la rive gauche, je fais comme les copains et je rachète tous les ans à Londres, à Zürich, voire à Bordeaux ces 1ers crus si recherchés.
Et cette année, comme c’est normal, je les rachète plus cher qu’en 2008 ou 2007 !
Si une espèce de cohérence est possible quand on a le privilège d’être allocataire en 1ère tranche, comment être au bon « prix d’ami » quand on rachète ?
Cette année, si l’on rajoute au prix déjà très élevé de la première tranche dont le volume est volontairement réduit, les prix des 2ème, voire 3ème tranche, les prix moyens, l’âge du capitaine, mon handicap au golf et les plages du Cap Ferret, on peut comprendre que je sois traité d’incompétent !
Heureusement il y a des propriétés formidables, des propriétaires qui m’aiment bien, ou qui apprécient tout simplement mon entreprise, certains mêmes – et pourtant très célèbres – m’ont permis d’augmenter mes allocations en 1ère tranche cette année, ou de devenir allocataire grâce à une 2ème voire 3ème tranche proposée comme un sésame pour les années à venir.
On pourrait faire un roman sur tout ceci. En attendant je vous conseille d’aller chez votre libraire pour demander ce livre qui sort juste maintenant et publié par Féret : « Le marché des réputations, une sociologie du monde des vins de Bordeaux » écrit par Pierre-Marie Chauvin.
Le timing pour lire ce livre le soir pour évacuer le stress de cette campagne est parfait.
Sortie en primeur des vins de Peter Sisseck, les célèbres Pingus et Flor de Pingus et le petit nouveau PSI.
Le 1er millésime, 1995, a fait d’entrée de jeu de Pingus un vin à part, un vin culte, une des rares icônes dans le monde du vin, avec une espèce de statut particulier qui doit autant aux qualités du vin qu’à la démarche réellement biodynamique de la propriété qu’au charisme de son créateur : Peter Sisseck. Si vous ne les connaissez pas :
Pingus, vin cher, quoiqu’avec ce qui se passe à Bordeaux cette année il paraitra très raisonnable, vous pouvez essayer d’en acheter.
Flor de Pingus , qui n’est pas vraiment un second vin mais un espèce de Forts de Latour ou Virginie deValandraud, et Flor a vraiment des inconditionnels dont mon beau-père (82 ans) qui adore ce vin.
Et PSI, pas cher du tout, qui porte la signature de Peter Sisseck.
En plus, cette année est spéciale pour Peter puisqu’il devient copropriétaire d’un vignoble à Saint Emilion avec Silvio Denz, juste à côté d’une des meilleures parcelles de Valandraud sur la commune de Saint Christophe des Bardes, sur ce beau plateau argilo calcaire.
C’est la fête nationale du Québec et la Saint Jean-Baptiste.
C’est la fête aujourd’hui dans mon entreprise avec du bon champagne pour fêter la réussite de Yan Xin au DUAD, diplômée de la prestigieuse école d’œnologie de Bordeaux et sans doute l’une des premières chinoises (continentales) à posséder ce genre de diplôme.
Champagne aussi pour fêter la sortie de Valandraud 2009 en primeur et je peux déjà parler de réussite (merci, merci).