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Jean Luc Thunevin

  • : Jean-Luc Thunevin
  • : Bienvenue sur le Blog de Jean-Luc Thunevin, propriétaire de Château Valandraud.
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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 10:57

Le  16 janvier dernier, départ de Saint Emilion pour aller voir une bodega dans le Priorat en Espagne.

Nous partions à 4, Guy, Marie, Murielle et moi, et nous avions prévu de dormir à Vingrau chez Claudine et Hervé Bizeul.

Dégustation des 2005 et des 2004, discussion et repas durant lequel pas mal de vins ont été dégustés à l’aveugle. Pratique possible quand on dort sur place.

Donc, à l’aveugle, un grand Châteauneuf du Pape bien noté par la critique et aimé des clients a souffert de la comparaison aux vins de la maison, Petite Sibérie et Clos des Fées. Il faudrait beaucoup de dégustations comme celles-là pour prouver que le Roussillon peut jouer dans la même ligue que ces autres grands vins déjà reconnus.

Le matin suivant, départ de cette belle région à la lueur d’un superbe lever de soleil sur la Méditerranée et le Canigou enneigé.

Rendez-vous avec  Pierre Gilbert pour aller visiter une  propriété qu’il distribue et qu’il m’avait fait goûter à Saint Emilion il y a quelques mois.

Nous allons donc rencontrer les propriétaires du Mas de l’Abundancia à la frontière du Priorat ( 100 m !). Propriétaires charmants, lieu superbe, des collines avec des vignes en terrasse et en bas la rivière qui coule… Une vraie petite carte postale, un petit paradis. Dégustation des vins après la visite du chai, modeste, ce qui est rare dans le coin. Jesus et Martha sont formidables d’énergie positive et les vins sont aussi bons que ceux que Pierre m’avait fait goûter.

Ils présenteront leurs vins à Saint Emilion pendant l’Union des Grands Crus, 1ère semaine d’Avril.

Le soir, repas avec eux, on leur devait bien cette attention, à 15 h, la superbe paella  avait été préparée par Jesus. On a bu le vin d’un des responsables du renouveau du Priorat, Clos Mogador 2003 de Mr Barbier, un vin star à moins de 45 euro sur table ! Une deuxième bouteille, d’une coopérative locale à moins de 10 euros, était elle correcte, sans plus.

Le lendemain, visite d’une des plus belles région viticole : le Priorat, avec un guide formidable qui nous fait découvrir ses vignes, Alvaro Palacios.

Tous les vins dégustés étaient  superbes, chacun dans sa catégorie, offrait une qualité digne des plus grandes appellations. Avec au final, un Ermita 2005 cultissime. La jeunesse et la fougue de nos amis, la qualité des vins et des paysages ne m’ont pas empêché d’être admiratif  devant ce chai ambitieux créé par Alvaro pour mettre ses vins en scène. Le statut de 1er cru n’était pourtant pas évident pour cette propriété, le chemin parcouru en moins de 10 ans est simplement prodigieux.  Repas à 15 h dans l’un des  4 bons restaurants de la petite ville toute proche, et là encore, cuisine moderne, parfaite… pour nous faire regretter au retour de ne pas être restés 2 ou 3 jours de plus … En plus, le temps était printanier !

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17 janvier 2006 2 17 /01 /janvier /2006 11:01

Comment différencier un goût de bouchon d’un goût de TCA ?

Voici une méthode simple que j’aurai dû déposer !        

 

 

Ajouter 30 % d’eau dans le verre de vin à problème.

Si c’est un goût de bouchon, le défaut reste perceptible à la dégustation, l’effet de dilution n’ayant que peu d’impact sur le faux goût.

Si l’on ne sent plus rien, c’était probablement un goût développé de TCA, la dilution rend le faux goût imperceptible.

Voilà.

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12 janvier 2006 4 12 /01 /janvier /2006 12:21

Lundi je suis allé à Blaye goûter et donner mon avis de négociant à un viticulteur de Saint Ciers sur Gironde qui s’interrogeait sur son vin et la difficulté à le vendre. Celui-ci avait refusé une offre à 1000 euro le tonneau pour son 2004, et aujourd’hui, malgré les bonnes résilutions syndicales, le même courtier , intermédiaire entre le viticulteur vendeur et le négociant acheteur, ne lui proposerai  même pas 800 euro ! Ce viticulteur exploite seul 12 hectares, je suppose que son père à la retraite lui donne un coup de main. Vignes en bon état, terroir correct à première vue, densité correcte pour le secteur (2x1), à priori pas de problèmes de qualité de raisin. Visite du chai, propre, bien sûr ça ne sent pas la richesse des crus classés, mais cuves correctes, remontages automatiques, thermorégulation… bon, le problème n’est pas ici non plus. Discussion et dégustation pour la seconde fois de ses vins. J’avais déjà eu des échantillons par son beau-père avec qui j’ai des rapports amicaux. Nous les avions goûté, Murielle et moi (oui, vous savez que je fais toujours tout goûter à Murielle, qui déguste mieux que moi, surtout pour déceler les défauts), et ces échantillons nous avaient paru effroyables.

Donc dégustation sur place de chacun des lots, cuve séparée et là, une partie du problème s’est résolu. Sur 5 cuves, 4 étaient bonnes et 1 mauvaise.

Pourquoi une mauvaise ? Je n’ai pas trop compris, une fois un lot de cabernet, la deuxième fois une cuve epoxy ?

Bon, en tout cas, les bons lots assemblés et re-goûtés chez moi font apparaître en 2004 un vin un peu usé, peut–être brett ou odeur de réduit, mais bon quand même et en tout cas marchand. Le lot de 2005 était lui fruité, donc plutôt moyen +.

Alors pourquoi ?

Une partie de l’explication m’a été donnée par le viticulteur : pas de dégustation d’assemblage avec l’œnologue conseil avant présentation aux clients. C’est comme si vous vouliez passer un examen sans réviser, c’est quand même incroyable de mettre en péril son exploitation sans que des consultants extérieurs ne soient sollicités ( le courtier qui ne fait pas son travail de conseil, si ce n’est de dire qu’il faut vendre moins cher… sic ! – l’œnologue qui trouve bon une cuve de cabernet qui me paraît pour le moins horrible, amère, sans fruit, certes structurée, mais pourquoi faire ?? )

En discutant plus avant, j’apprends que l’oenologue fait écouler les vins dès que la fermentation est finie. Le nouveau credo à Bordeaux, le fruit est  peut être mal compris.

 

 

Morale : on dit que tous les vins se ressemblent  avec la technique. Eh bien non, heureusement pour les « idéalistes du vrai vin », il y a des œnologues  incompétents ou peu concernés, des propriétaires peu ou pas assez « ambitieux », des négociants trop bien élevés qui ne disent pas ce qu’ils pensent, des courtiers trop porteur d’échantillons et vendeurs de prix. Heureusement à Bordeaux, cela ne représente que 20 à 30 % .

 

 

Et je suis passé au Centre Leclerc , tous nos vins y sont présentés ! De Constance à Présidial, de Virginie à quelques marques achetées et revendues par mon négoce. Ce Leclerc mettait bien sûr en avant les vins de Blaye vendus entre 3.5 et 10 euro. Ma seule interrogation : mais comment font les clients pour faire leur choix parmi toutes ces références ??? Bon Dieu !

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5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 12:03

Hier, à l’invitation des propriétaires, Murielle et moi même avons eu le plaisir de goûter Rouget 2001 et 1998. Le 2001 était sans aucun doute l’un des  meilleur rapport qualité-prix  de cette prestigieuse  appellation à sa sortie en primeur (25 euro). Nous avons eu droit à la visite totale de cette belle propriété bien placée et à la dégustation des 5 principaux lots composant le grand vin de 2005.

Depuis 2000, cette propriété est sur la ligne d’un vin « classique moderne » et a donc tout pour séduire les clients malins. Regoûté également, le 2004 sera sans doute la belle affaire à faire, le prix étant angélique !

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4 janvier 2006 3 04 /01 /janvier /2006 10:37

Mr Parker est à Bordeaux une semaine pour regoûter les 2003 en bouteille et quelques 2004.

Les dés sont jetés pour le 2003 et sa note définitive  qui est en fait la 3° note de la vie d’un vin juste après la mise en bouteille. Cette dégustation (considérée comme moins importante que celle de Mars qui conditionne le prix de sortie) est  a contrario pour moi, essentielle : elle fixe pour le château, dans le cas de grands millésimes, une notation pour plus ou moins 5 ans.

Il s’agit pour Parker de goûter  des vins aux profils différents, surtout dans ce millésime particulier. Nous avons tous déjà pu goûter quelques vins, certains typés Sud ancien, style cuit, d’autres au contraire sont flamboyants, mûrs et pourtant frais, d’autres encore le plus souvent un peu dissociés. Là, on voit mieux les tanins bien mûrs, enrobés, et ceux qui sont issus de raisins stressés, raides, secs : que va devenir ce grand millésime ? comme 1976 ou 1975 ou comme 1964 ou 1959 ?

Ce qu’il y a de sûr, c’est que sur les terroirs froids, les « petits » vins sont extra. Notre négoce vend aux importateurs, à la G.D. des vins délicieux entre 3 et 6 euros.

Ces vins n’ont rien à craindre des la concurrence, à part notre inaptitude à savoir commercer ! Mais c’est une autre histoire.

Donc, Parker va renoter ces 2003, et en fait toute la profession concernée attend le 2005 qui aura une influence sur le 2004, un peu, beaucoup…oublié ! Sauf que, quand on est négociant, il faudra bien finir par les acheter ces 2004, pour avoir des 2005… Vous  savez cette règle tacite …

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14 décembre 2005 3 14 /12 /décembre /2005 09:59

Quel malheur ! je viens de lire sur La Passion du Vin un commentaire de Mr François Audouze sur une grande dégustation de Pétrus organisée aux Caves Legrand à Paris : un expert mondialement connu indiqua qu’il n’avait jamais eu l’occasion de goûter 9 années de Petrus dans la même soirée.

Cet expert doit être jeune. Le 22 mai 1987, Jacques Luxey ouvrait 23 bouteilles et dernièrement René Gabriel en a ouvert 40 !

A propos des dégustations de Luxey, j’avais eu la chance, en compagnie de Philippe Gilbert et en présence entre autre de Michel Doval, David Ridgway  etc.. de goûter tous les grands  1961. J’avais financé la bouteille de Pétrus 1961, achetée 8000 F  pour l’occasion en Allemagne auprès de mon amie Délia. Luxey m’avait offert en retour une page de pub pour mon magasin avec ce gentil commentaire : un connaisseur entouré d’excellents dégustateurs sait n’acheter  que des vins réellement réussis..

Pourquoi un tel commentaire ? Eh bien, c’est une longue histoire, mais en faisant court, quand on n’a pas d’argent, autant ne pas se tromper (le prix s’oublie, la qualité reste) et surtout à l’époque avec mes amis, nous avons découvert les TCA sans le comprendre et étions assez insensibles à la force de l’étiquette.

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13 décembre 2005 2 13 /12 /décembre /2005 16:40

Damned ! Bertrand me dit que les cuisses de grenouille que j’ai aimé à Verdun, c’était des surgelées bien cuisinées : les  grenouilles s’attrapent en avril…  d’où le dicton « en avril, la vie des grenouilles ne tient qu’à un fil (rouge) ».

A midi, en compagnie de Paul Marie Morillon (Château Lafont Fourcat) et Thanos Fakorellis (notre œnologue pour le Blanc de Valandraud) on avait du Pata Negra « Joselito » avec la fin d’un échantillon des « 3 Marie » 2004 ouvert hier. Ce 100 % grenache de Maury sur schistes noirs doit avoir l’alcool hilarant car chaque fois que je le bois, je souris bêtement, heureux de goûter une telle merveille. Est-ce que parce que c’est vraiment bon ou parce que je n’ai pas encore commencé à le vendre, mais ce qu’il y a de sûr à chaque fois, c’est que ces vins du Roussillon me rendent fier d’être l’associé de Jean-Roger et Marie Calvet !

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7 décembre 2005 3 07 /12 /décembre /2005 09:57

Nouvelle dégustation du Valandraud 2004 avec cette question : comment faire pour « adoucir » ce vin qui est vraiment avec ce millésime ce que l’on m’a toujours reproché de faire : c’est à dire un vin trop concentré, etc…En effet, en 2004, j’avais décidé de faire une bombe, comme tous les ans bien sûr, mais plus encore. Alors dans le chai, les stagiaires et les employés commençaient dès 6 h du matin pour finir à 22 h. Avec à la clé un vin qui est encore aujourd’hui trop concentré à mon goût. Nous avons fait de trop fortes saignées (50%), 2 pigeages, 2 remontages, 1 délestage par jour. A l’arrivée,  un monstre qui n’a toujours pas décidé de se civiliser, mais on est encore loin de la mise en bouteille. Nous avons fait notre premier essai de collage grandeur nature : 4 blancs d’œuf moyen par barrique et cela n’avait pas été fait chez moi depuis 1992.

La tradition  a du bon, car à la dégustation le vin se goûte mieux. Donc voilà, on attend que celui ci évolue encore en barrique et j’espère que d’ici 3 à 4 mois on y verra plus clair. Tout ça pour dire que même au bout de  15 ans, je suis encore en train de chercher comment faire ce foutu grand vin que j’ai goûté quelques fois, comme ce Latour 59 chez Hervé il n’y a pas longtemps (je rappellerai ici que le château Latour refuse d’avoir les Ets Thunevin comme client et que donc je dis bien la vérité quand je dis du bien de Latour, en plus j’ai acheté 3 bouteilles de ce 59 au cas où j’aurai envie de faire plaisir moi aussi.)

En bref, est ce que ce Latour 59 n’était pas lui aussi trop concentré à sa naissance ? Rien que d’en parler, je salive ! Et je repense à Luxey qui avait fait une dégustation à l’aveugle le 6 décembre 1982 avec Pouteau, Lepré, Paillardon, etc..(nous étions là en présence de l’ancêtre du Grand Jury Européen), Latour 59 était arrivé était arrivé 2° derrière un surprenant 58 ;  et je me rappelle qu’ à l’époque en effet ce 58 était formidable .

Côté presse, un très bel et bon article sur Mr Jean Robert Pitte dans la revue « Bourgogne aujourd’hui » intitulé « Le Géographe du goût ».

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2 décembre 2005 5 02 /12 /décembre /2005 12:17
Suite à une discussion sur le forum de "La Passion du Vin", voici la réponse que j'ai postée sur leur site :
"En effet, c'est sûr, la pression atmosphérique a une grosse influence sur les dégustations, pour ne citer qu'Alain Vauthier, propriétaire d'Ausone, qui nous l'a souvent fait remarquer.
En bref, si le temps est au beau (hautes pressions), les arômes se diffusent plus et par conséquent les qualités et les défauts sotn plus disponibles pour notre odorat. Cela est surtout vrai pour des problèmes de chloranisols à dose limite du seuil de perception (pour nous, entre 3 et 8 ng), alors qu'avec de basses pressions, il faudra une contamination plus importante (pour nous, entre 8 et 12 ng). Ceci est un fait maintes fois vérifié. Je rappelle ici que Murielle est l'une des personnes les plus compétentes au monde en matière de détection des chloranisols. C'est en partie grâce à ce talent que nous avons pu acquérir un peu d'indépendance gustative par rapport à ce qui était écrit sur les vins. Aujourd'hui, la plupart des critiques, je crois, savent l'importance des conditions climatiques. Ce qui est vrai pour les chloranisols l'est aussi pour les metoxy-pyrazines, les brett, etc..."
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2 décembre 2005 5 02 /12 /décembre /2005 09:53

Cette expression est souvent employée pour désigner des « vins sportifs », body-buildés, préparés à grand coup d’E P O, gonflette, etc… Dès que ces sportifs s’arrêtent de prendre ces médicaments, ils se dégonflent.

 

 

En est il de même pour les vins ? A priori, si j’en crois quelques amateurs, oui ! Ce serait bien que l’on fasse le tour des ces « bêtes à concours » qui ne tiennent pas la distance et qui déçoivent   Vins achetés dans le commerce et comparés à d’autres vins dits « normaux ». C’est vrai que cela me fait sourire, car ce genre de propos était beaucoup  utilisé pour mon vin. Depuis quelques années, il n’y a plus grand monde qui m’embête avec ça, mon vin étant encore aujourd’hui en bon état (si on le compare à la concurrence)

Sinon, est-ce un phénomène nouveau  que d’essayer de faire le mieux possible ? dans le vin comme dans tout autre activité humaine. Même en étant naïf, chaque fois que je vais voir mon banquier, je m’habille bien et lorsque j’étais jeune chaque fois que j’allais en boîte de nuit, je me lavais. Bien sûr, dans mon ancien métier d’employé de banque, j’ai connu des clients qui venaient nous demander de leur prêter de l’argent mais qui ne faisaient rien pour nous convaincre (n’étant pas convaincus eux-mêmes). Et en boîte de nuit, où j’ai quand même travaillé quelques années, beaucoup passaient leur temps au comptoir plutôt que sur la piste. C’est ainsi. Chacun mène sa vie comme il l’entend, comme il le peut. Ce qu’il faut si l’on veut que ça dure, c’est que le ramage corresponde au plumage.

En conclusion, donnez moi des noms, achetons ces bouteilles « bidon » et goûtons à l’aveugle sérieusement. Cela n’aura aucune influence sur le marché mais cela pourra nous éclairer, enfin surtout ceux qui doutent, parce que moi, je suis plus optimiste, sauf exception, bien sûr….

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