Mr X. junior n’aime pas Valandraud et les vins de garage.
Un de nos amis indien, Magan, lui ayant dit qu’il était venu chez nous apprendre pendant les vendanges 2005 et qu’il allait revenir pour voir comment tailler la vigne avec Murielle, a pu constater comme les gens, même puissants et intelligents, peuvent encore me juger sans me connaître et avoir un avis péremptoire sur quelqu’un qui n’a pas que des amis dans ce métier – certes. Mais Mr X. junior doit simplement oublier que sa famille elle aussi a du (et doit encore) subir les critiques, surtout quand eux aussi ont été des empêcheurs de tourner en rond.
Ce qui est certain avec les révolutionnaires, c’est qu’en vieillissant ils deviennent souvent conservateurs. C’est un peu comme en politique, on débute démocrate et avec l’âge on fini par voter conservateur.
Mr X. junior a tout simplement du être vieux plus rapidement.
En tout cas, je serai heureux de le rencontrer pour qu’il puisse avoir la possibilité d’échanger des avis, car se tromper est humain, persévérer diabolique… me disait –on à l’école privée Montesquieu de Libourne à l’époque où moi aussi j’avais des avis bien tranchés… Mais j’avais 15 ans !
Si je ne peux pas plaire à tout le monde, il est dommage que quelqu’un d’aussi important puisse montrer tellement de dégoût pour un de ses collègues, même si je ne joue pas dans sa cour. Le plupart des propriétaires des crus « historiques » ont à mon propos des commentaires soit amicaux (oui, oui) et dans le cas contraire, plus « diplomatiques ». En fait, X. n’aime que ses propres vins, ce qui, avouons le, n’est déjà pas si mal, et adore Harlan parce que Californien (2 interprétations possibles) ,mais n’aime pas Ausone « nouveau style » d’Alain Vauthier, lui préférant Haut Brion.
Eh bien moi, le rustre, celui qui ne comprend rien, j’ai peur, oui, peur car j’aime Harlan dont je suis l’importateur et le plus grand consommateur en France avec Michel Rolland, j’aime Ausone et son propriétaire actuel et si je n’ai plus de Haut Brion à vendre, je le regrette d’autant plus que c’est un de mes vins préférés.
A Pomerol, j’aime boire Trotanoy, Pétrus bien sûr, et je me rappelle de l’époque où on buvait des Latour à Pomerol 1967 achetés à l’intendant à un prix angélique, mais ça ne m’a pas empêché d’avoir des coups de cœur pour Fleur de Gay (qui est un des vins qui m’a inspiré), Bon Pasteur, Clinet, Eglise Clinet ou La Conseillante. Ces vins et leurs propriétaires ne se ressemblent pas, certains m’aiment bien, d’autres moins. Et alors ? Où est le problème ?
Voilà pourquoi ce billet d’humeur.