Qui aime bien, châtie bien : Ostentatoire et Rodolphe Wartel
Dans le dernier Terre de Vins, un reportage sur le nouveau chai du Château Faugères et l’interview de son architecte Mario Botta pour ce chai réalisé à la demande de Silvio Denz.
Dans le titre et dans les questions posées à Mario Botta par Rodolphe Wartel, le mot ostentatoire revient plusieurs fois, posé là comme un gros mot !
Surprenant quand je lis ce commentaire sur internet, tiré de Rouge Blanc Bulles, je cite la conclusion (que j’aime beaucoup) de Rodolphe Wartel « car Terre de Vins sera le magazine élégant et intime que vous laisserez ostensiblement sur la table du salon »
Ostentatoire : mise en valeur excessive d’une qualité, d’un avantage (étalage, affectation)
Ostensiblement : que l’on ne cache pas ou que l’on désire montrer (apparent)
Rodolphe Wartel, directeur délégué du magazine Terre de Vins n’aime pas, à mon avis, ce chai ambitieux et voyant réalisé là, à Faugères, par Mario Botta. Il n’est pas le seul mais je suis sûr de ne pas être unique à trouver ça bien, si bien d’ailleurs que j’ai plaisir à passer avec mes clients par la petite route qui passe devant ce chai pour le faire voir et le faire savoir.
Est-ce que Silvio Denz aurait été chercher Mario Botta, l’un des architectes les plus en vue au monde, pour faire une œuvre terne ? Aurait-il dépensé des millions pour que ce projet ne soit pas ambitieux ? Est-ce seulement réservé à Napa, Rioja, au Médoc d’avoir des chais – cathédrales modernes pour vinifier et communiquer ? Est-ce que le classement de Saint Emilion par l’Unesco doit figer les paysages ?
Un de mes amis me faisait remarquer qu’avec l’argent dépensé dans ce chai, Silvio Denz aurait pu faire beaucoup, beaucoup de déplacements, de promotions, de pages de pub et d’investissement dans la qualité, agrandissement de sa ou ses propriétés, etc…
Oui sans doute, mais il sera utile de voir combien d’articles ont été réalisés gratuitement sur ce chai, et avec notre association pour amener les médias et les clients dans ce secteur de Saint Etienne de Lisse, n’est ce pas le prétexte qui nous manquait ?
J’aime ce chai, j’aime cette folie ambitieuse qui veut faire avancer les choses. J’aime ce chai et je n’ai encore rien vu de ce qui va se faire à Cheval Blanc, mais pour sûr, le projet sera ambitieux. J’aime les réalisations faites à Latour, à Cos d’Estournel, Ducru Beaucaillou, Pichon Baron superbe.
Difficile de ne pas être un peu ostentatoire dans de pareils projets par rapport au gris, un peu ancien style de Bordeaux qui avec ces façades propres et son nouveau souffle ne veut plus être has-been, mais branché, chic et pourquoi pas influencé par l’Espagne si proche.
Toujours dans Terre de vins, un gros reportage sur les vins du Sud et à l’évidence là aussi, Bettane Desseauve qui signent ce reportage réalisé sans doute par Alain Chameyrat. Un article peut donc être collectif, une allergie aux vins ostentatoires de l’ami Hervé Bizeul qui aurait sans doute préféré être absent que d’avoir à lire le commentaire écrit sur La Petite Sibérie. De notre côté avec notre chai ostentatoire et les bonnes notes de David Schildknecht pour le Wine Advocate de Robert Parker ou de Decanter et même de Jancis Robinson, sans oublier nos amis Japonais ou Suèdois, impossible pour nous d’y être cité, ni pour nos vins au style trop ostentatoire et à qui nous allons devoir ajouter à la gamme actuelle faite pour les Américains, Russes et autres Bachibouzouks quelques vins désalcoolisés et sur la fraîcheur pour plaire à une certaine partie de l’intelligentsia journalistique française que je ne croyait que parisienne et qui fait se retrouver sur le style des vins du Sud les journalistes de la Revue du Vin de France et celui qui se veut son concurrent : Terre de Vins.
Heureusement que je peux, comme à Canal +, me poser une putain de bonne question : pourquoi le numéro de Terre de Vins sur le Roussillon a-t-il fait l’impasse sur nos vins (ou ceux de Bizeul) et pourquoi parlent-ils de mon projet Baby Bad Boy encore non-disponible ?
Paradoxe ostentatoire-différent.