Mardi 15 février, repas annuel organisé par un ami, Jean Claude Aubert du château La Couspaude, pour 18 personnes avec pour thème l’amitié, la truffe, le vin. A chaque fois, ça fonctionne bien, le mariage est réussi, tous les invités font une parenthèse dans leur vie de travail bien, parfois trop remplie. Début des travaux à midi avec Champagne brut Roederer et qui avec coquilles Saint Jacques aux truffes, purée aux truffes et bécasse et grives, brie aux truffes et dessert sans truffes, ouf !
Les truffes de Dordogne «était d’une maturité presque décadente, arômes très proches de la truffe blanche d’Alba.
Les vins ( et je dois en oublier) servis par 2 bouteilles ou 1 magnum. La Couspaude 1994, un délice, texture fine et suave d’un bon Chambertin, La Couspaude 1996 hyper jeune, suivi du 1999, opulent. Le 2001 La Couspaude, encore un bébé, suivi d’un Corbin Manuel 2006 tout en délicatesse, suivi de Valandraud 2005 encore dans sa gangue, tout en puissance. Heureusement, pour se refaire la bouche dans la douceur, un Clos des Papes 2005, Chateauneuf du Pape, équilibre parfait et pourtant 15°, comme quoi c’est toujours pareil : la classe, l’équilibre, le talent de la vinification permet d’oublier ces 15 degrés.
Sortie de table vers 17 h 30 et le soir, repas à la maison avec Jean Dutruilh (Château La Croix Figeac) et le propriétaire du Château Grand Destieu. Ont été servi : Grand Destieu 2008, Compassant 2004, Virginie de Valandraud 2006 et aussi Valandraud 2003 pour vérifier une dégustation où ce vin s’était mal goûté. Je crois que l’ambiance et les pressions atmosphériques comptent pour beaucoup dans l’appréciation d’un vin et sans être totalement dans l’ésotérisme, si l’un des participants n’aime pas tel vin, ce vin se goûtera mal. Jean a été très largement convaincu par ce Valandraud 2003 qui est et sera l’un des meilleurs 2003 de Bordeaux dans les 4/5 ans à venir.
Belle journée donc et quand c’est fini, ça recommence… à midi (je vous raconterais)
J’ai eu le temps de lire sur le site du Grand Jury Européen un commentaire de François Mauss sur l’affaire Lascombes 2005 qui, arrivé 1er dans une dégustation, soulève bien des polémiques.
Un caviste connu qui se prend un peu pour un journaliste disparu, bien que sympathique dans la vie – enfin, c’est ce que je croyais -, dit que les vins de garage et Valandraud valent moins qu’un soufflé. Au moins, c’est écrit. Je le savais peu amoureux de mes vins, je peux seulement le trouver un peu bête de défendre les 1ers crus 1855 alors que son ami Jacques Dupont qui lui est un journaliste reconnu et engagé et qui n’aime pas particulièrement les vins de garage, comme Patrick Dussert Gerber
, a pu goûter à la maison à l’aveugle mes vins avec d’autres crus (1ers, classiques, garage) et il avait plutôt très bien noté les « vieux » millésimes de Valandraud.
C’est vrai que c’était à l’aveugle, c’est vrai qu’il y avait d’autres grands professionnels, certains peu convaincus par les vins de garage, c’est vrai qu’ il y a eu un article relatant cette dégustation dans l’Amateur de Bordeaux, et c’est vrai aussi que n’ayant pas pu prouver que Valandraud n’était pas bon au bout de 10 ans d’âge, nombre d’années supposé nécessaire pour voir s’effondrer ces soufflés de vins de garage, la conclusion était : « nous verrons bien dans 20 ans ».
Et bien, j’attends que ce grand caviste organise cette dégustation permettant de goûter à l’aveugle Valandraud et des 1ers crus sur 20 ans. Et comme ce sera lui qui organisera cette dégustation, que ce sera lui qui la financera, personne ne pourra trouver à contester le résultat, comme cela est le cas pour cette dégustation du Grand Jury Européen financée par les propriétaires de Lascombes.