Melon et chiffonnade de jambon espagnol, escargots petits gris à la bordelaise façon Mumu (ramassés par moi lors des orages du mois d’Août) et figues de Fongaban à la vanille de Tahiti.
Vin pour se faire la bouche sur ce plat épicé : Aalto PS 2006 Ribera del Duero (94RP), très jeune, tanins encore très présents mais beau vin, concentré, net, étiquette visible.
Ensuite, à l’aveugle, le vin de droite, un délice, une gourmandise, presque trop bon, certains ici à Bordeaux, obsédés par le sexe des anges, diraient « putassier ». On peut comprendre les commentaires du style « trop bon, trop sexy maintenant, et demain alors ? ». Un vin rive gauche qui ressemble à un vin rive droite, un grand Pomerol, et bien non… C’est ce Lascombes 2005 qui a fini 1er dans une dégustation à l’aveugle du Grand Jury Européen. Comme quoi, même les professionnels qui composent ce grand jury peuvent être enchantés par un vin séduisant. Il ne faut pas désespérer des dégustateurs, pas toujours obsédés par l’intellect d’un vin, son histoire, son avenir, mais capables de prendre du plaisir avec un bon, très bon Margaux. J’en ai eu en stock, acheté suite à ce ramdam de sa 1ère place et noté 95 Robert Parker, vendu en magasin autour de 100 euros.
A gauche, heureusement préféré par mes invités plutôt professionnels de la dégustation, Valandraud 2005 dont je pensais qu’il serait largement battu par Lascombes.
Comme quoi, je peux faire goûter chez moi des vins face au mien sans automatiquement chercher à le faire ressortir devant la « compétition ». D’ailleurs, le dernier journaliste qui est venu manger à la maison avec Murielle alors que je n’étais pas là a pu prendre dans ma cave un Pingus qui n’a plus rien à prouver et surtout un 1er cru classé 1855 du Médoc, millésime 1995 qui a pris, d’après les autres convives, une branlée style « c’est même pas un 2ème vin », mais ça c’est les dégustations comparatives . Pavie 2003 par exemple dépasse très largement Valandraud, qui lui-même dépasse très largement quelques premiers crus, et c’est comme ça.
Ici, La Mondotte, Angélus sont de sacrés vins qui, à l’aveugle, font des 1ères places. Bien entendu, je parle de dégustateurs qui ont mon goût pour le style de vin que j’aime : mûr, concentré, à la Rolland