Dégustation Les 5 - qui en sont plus que 4 – au château Smith Haut Lafitte qui, lui aussi, utilise des chevaux pour labourer les vignes. C’est beau à voir, ça crée des emplois et en plus, ça porte un langage écolo. J’attends de revoir les attelages de bœufs dans les terroirs argileux et il n’y aura plus qu’à recréer les dortoirs pour faire s’entremêler (avant mariage) les vendangeurs et vendangeuses
3 millésimes à goûter côte à côte, on comprend le style initial à chaque millésime, l’austérité (relative) des 2008 sauf pour Smith et Canon La Gaffelière, l’opulence des 2009 et la complexité des 2010 aux tanins certains et à l’acidité bien présente, heureusement équilibrée chez les meilleurs par une belle sucrosité due à la maturité.
Encore une fois me revint à l’oreille ces propos imbéciles de « tous les vins se ressemblent », la mondialisation du vin, Parker, Rolland, le Wine Spectator, la RVF, Decanter, Bettane ou Burtschy, Desseauve, Quarin et même James Suckling ne sont pas encore au chômage tant tous ces vins se ressemblent de moins en moins entre eux et tant les millésimes à Bordeaux sont différents.
L’augmentation des techniques de tri, de sélection, font ressortir de plus en plus les styles des vins, des terroirs et des propriétaires . La preuve encore ce dimanche avec 3 grands vins de Saint Emilion 2003 si différents et chacun si bons dans leur style malgré les belles polémiques de l’époque, ou la différence éclatante entre ces 3 crus dans des millésimes si différents que 2005, 2008 et 2007 et qui pourtant auraient sur le papier tout pour se ressembler : même consultant de chez Michel Rolland et à priori des terroirs argilo-calcaires (déjà si différents si l’on y regarde de plus près et même sans être un technicien)
Aussi, ce coup de blues - heureux, quand j’ai goûté avec ce critique américain très célèbre le haut niveau de qualité des Bordeaux 2010 : sur le fruit, avec des jus d’une précision rarement atteinte à Bordeaux ; coup de blues ressenti à cause du stress accumulé, du rhume des foins, de la fatigue, à l’idée que ces vins soient toujours aussi difficiles à vendre et aussi à l’idée que je n’aimerais pas être critique pour commenter des vins vendus à 1200/1400 euro les 900 litres et qui possèdent ces qualités-là !